[Mauvais départ/arrivée?] EN PAUSE

Il était tard et la nuit était déjà tombée lorsque Ode décida de rentrer dormir au pensionnat. A son arrivée la jeune fille trouva les grilles fermées, cependant ce n'était plus un problème mais plutôt une habitude pour cette dernière qui envoya son sac de l'autre côté des barreaux avant de passer à son tour par dessus le rempart de métal. Avec le temps elle avait chopé la technique et en trois mouvements la voila passée. A présent dans la cours du bâtiment, la miss Varg rangea sa lampe de poche qu'elle avait utilisé tout au long du chemin pour éviter d'être en proie à sa plus grande phobie : le noir. La bâtisse étant éclairée, la lumière de poche n'avait plus d'utilité. La première difficultés était derrière Ode ... place à la suivante. Des surveillants étaient placés à différents postes selon les heures mais la légère fatigue que l'enfant ressentait lui fit oublier l'heure, du coup ça lui été assez difficile de savoir quelle zone était sous contrôle. Toutes fois, l'étudiante avait pour avantage la discrétion, qualité que les surveillants montraient rarement lors de leur ronde tant cette tâche les agaçait.

Silencieusement et rapidement, la pensionnaire se faufila avec aisance jusqu'à l'entrée. Trop facile ... Elle guetta alors autour d'elle mais pas une ombre n'était en mouvement. Maintenant la miss n'envisageait que deux possibilités : crocheter (encore) la serrure ou escalader jusqu'à la première fenêtre avant d'y donner un bon coup sec pour la faire céder. Même si les lieux paraissaient sans dangers, mieux valait jouer la carte de la prudence ce soir ... sa colonne commençait à se mettre à craquait selon ses mouvements. Lorgnant une dernière fois les environs avant de sortir de sa poche un petit crochet en ferraille, la gosse s'attela à sa tâche et entama la serrure. Mais à peine avait-elle émis un petit cliqueti qu'une silhouette se dessina derrière elle. Heureusement que l'inconnu avait la lumière dans le dos et qu'ainsi son hombre soit venu chatouiller les pieds de la jeune femme avant que celle-ci se fasse surprendre. Dans la précipitation, Ode eut pour réflexe de laisser son crochet sur place avant de faire un bon dans le buisson le plus proche. Ainsi camouflée, la pensionnaire n'avait pas trop à s'inquiéter à première vu ... même si elle a laissé des preuves, aucune piste ne pouvait la trahir : le pensionnat n'avait pas les moyens financiers de faire une recherche ADN, de plus, ce serait donner trop d'ampleur à une petite infraction. L'étudiante n'avait donc pas à s'en faire. La silhouette se rapprocha et la miss Varg s'immobilisa. Plus un bruit ne provint d'elle. Puis après quelques secondes l'inconnu s'éloigna.

*Ouf, j'suis sortie d'affaire ... de toutes façons les surveillants de nos jours ne cherchaient plus très loin*

Doucement elle leva alors la tête de son buisson jusqu'au niveau des yeux. Le visage mi-ensevenit et le corps encore immergé dans le feuillage, Ode n'aperçut pas âme qui vive. Malheureusement son crochet avait disparut avec l'étranger mais ce n'était qu'un détail. Elle se camoufla alors à nouveau dans la broussaille et commença à réfléchir à un plan révolutionnaire qui allait l'aider à entrer sans encombre dans sa chambre.

* ...

... *

Bref ... l'essentiel était d'essayer.

Apprentis Nombre de messages : 18 Age : 31 Date d'inscription : 23/12/2011

Sa journée de travail venant de se terminer, le flic pensa d'abord à rentrer chez lui pour une bonne nuit de sommeil. Ses yeux avaient tendance à se fermer tout seuls. Il faillit même s'endormir dans sa voiture en rentrant au commissariat. Mais comme le lui avait répété maintes fois sa mère, son appart' ne se paierait pas tout seul. Il reprit donc son vieux tacot et partit, sans enthousiasme, vers le pensionnat de l'autre côté de la ville. Il ne commençait son service qu'à 22h30 et aurait donc le temps de dormir un peu en arrivant.

Il passa près d'une heure dans les embouteillages, car une bagarre avait dégénéré à la sortie de la ville mais finit tout de même par arriver à bon port. Il se gara sans enthousiasme à l'une des dernières places, et des plus éloignées par conséquent et sortit de sa voiture comme un mort-vivant. Il se traina jusqu'à l'entrée du bâtiment principal où il devrait justifier son retard à ses collègues. Il se recoiffa donc rapidement et entra dans la petite pièce... Où tout le monde dormait profondément en dehors de deux qui jouaient aux cartes.

*Très sérieux ça...*

Le ciel virait tout juste au orange et ces feignasses dormaient déjà... Mais lui aussi était fatigué et, après s'être tout de même assuré que deux étaient entrain de faire leur ronde, il s'installa à son tour dans un coin et ferma les yeux. Il s'endormit juste après avoir posé sa veste bleue en oreiller derrière sa tête. Son sommeil fut profond et sans rêve et ce fut le grésillement de son talkie-walkie qui le réveilla en sursaut.

"-Et alors mon p'tit Ivan, on oublie de se réveiller pour son tour de garde ? Le railla l'un des surveillants.
-Non, je te faisais confiance pour me réveiller, et tu vois... Tu as parfaitement tenu ton rôle. Par contre j'ai pas pris mes affaires de rechange, tant pis..."

Sans adresser un regard à son collègue qu'il savait entre l'ahurissement et la colère, il ré-enfila sa veste, raccrocha son talkie à son épaule et sortit sa lampe de torche avant de jeter un œil à sa montre : 22h30 tapantes. Décidément, il avait beau être candide, son collègue servait super bien de réveil. Il lui en fit d'ailleurs la remarque une dernière fois avant de sortir de la salle en allumant sa lampe torche. Il mit ensuite son mini walkman en marche et glissa l'un des écouteurs dans son oreille avant de laisser tomber négligemment l'autre devant lui. Il augmenta le volume de façon à bien avoir la musique sans perdre les bruits alentours et se mit en marche, commençant par le bâtiment des filles qu'il savait relativement sage en général. Bien qu'il eut trouvé à plusieurs reprises divers instruments de crochetage aux alentours.

Il marchait lentement, luttant contre ses paupières incroyablement lourdes. La nuit était noire et la seule lumière en dehors de sa torche venait de la salle des surveillants une cinquantaine de mètres derrière lui, projetant son ombre au delà du faisceau de sa torche. Un petit *clic* vint le sortir de sa torpeur. Quelqu'un essayait d'entrer par effraction dans l'internat ! Il pressa le pas, presque impatient de surprendre le fameux voleur. Mais bien évidemment, celui-ci avait du l'entendre ou voir son ombre et avait déjà disparu, laissant son matériel sur place... Un peu déçu, Ivan récupéra l'instrument et le glissa dans une poche arrière de son pantalon.

Il allait repartir quand une idée lui vint. Plutôt inhabituel... Il recula donc de quelques pas et se glissa derrière un buisson juste à coté de la porte, sans vraiment espérer que la personne se remontre. Coup de chance, une tête dépassa soudain à quelques centimètres de son visage pour regarder la porte, sans le voir, et disparut à nouveau dans le buisson. Le surveillant faillit pouffer de rire mais parvint tout juste à se retenir le temps de se lever pour attraper le contrevenant par la capuche et le tirer doucement.

"-Alors mademoiselle Varg, fit-il sous un ton faussement en colère et nullement surprit, on oublie les heures du couvre feu ?"